Pourquoi la litière au tofu n’est-elle pas éco-responsable ?

Mar 15, 2022

On trouve de plus en plus de litière au tofu en France. 100 % végétale, compostable et sans poussière, elle semble une alternative écologique intéressante aux litières minérales nocives pour l’environnement. Et pourtant ce n’est pas une solution éco-responsable.

Les monocultures détruisent les forêts tropicales

La demande massive de soja a des conséquences. Que ce soit sous forme de boisson, de nourriture ou d’aliments pour animaux, le marché des produits à base de soja est énorme. Et il existe désormais de la litière pour chats à base de soja.  L’Okara, un sous-produit de la production de lait de soja, compose principalement cette litière, le plus souvent appelée litière au tofu.  Le WWF dénonce que le boom du soja s’accompagne de conséquences graves pour l’environnement (Culture du soja : critiques et problèmes, 21 octobre 2021) : « 80 % du soja produit dans le monde provient d’Asie, des États-Unis, du Brésil ou d’Argentine. De vastes étendues de forêt et de savane ont été et sont encore converties pour l’expansion des terres arables. De 2000 à 2010, 24 millions d’hectares de terres en Amérique du Sud sont devenus des terres arables. Détruisant l’habitat unique de nombreuses plantes et animaux, causant la perte de sols fertiles et polluant l’eau. »

Émissions élevées dues au transport

Un autre problème de la litière au tofu sont les longs trajets d’acheminement, le soja étant en France principalement importé. Les porte-conteneurs, dont la plupart viennent d’Asie, parcourent des milliers de kilomètres. La Chine en particulier est l’un des plus grands exportateurs de litière au tofu. Les navires n’émettent pas seulement du CO2. Selon les observations du NABU (Nature and Biodiversity Conservation Union), « Les navires de commerce émettent […] de grandes quantités d’oxydes de soufre, de particules, d’oxydes d’azote et de suie. Ces substances sont hautement toxiques et nuisent à la fois à l’environnement et à la santé humaine.

Séchage énergivore de la litière au tofu

Outre les conséquences négatives directes pour l’homme et l’environnement dues à la culture et au transport du soja, la litière à base de soja d’Okara pose un autre problème : son séchage énergivore. Sous-produit de la production de lait de soja, l’Okara a une teneur en humidité très élevée, de l’ordre de 80 %.  Pour que la litière au tofu obtienne ses propriétés d’absorption, un processus de séchage énergivore est nécessaire, provoquant d’autres émissions. Et la part des énergies renouvelables dans l’Empire du Milieu est faible. Au lieu de cela, la Chine est le plus grand producteur et consommateur mondial d’électricité au charbon, faisant obstacle aux objectifs climatiques de Paris. Vous pouvez lire ici ce qui distingue vraiment la litière éco-responsable : Litière éco-responsable – catsforfuture.de